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carnets 2 cousins
17 juillet 2009

Les vignobles argentins

Vignoble de Salta

 

C’est par l’accueil de Caspar et son projet Altura Maxima de Colomé que nous ouvrons à nouveau le carnet des vignobles argentins. Caspar est un ami de Florent Girou depuis le diplôme national d’œnologie sur Montpellier. Il accueille à bras ouverts les deux motards poussiéreux dans son salon confiné pour une première visite en photo du projet. Puis nous embarquons dans le 4 roues motrices pour voir les installations pharaoniques que nécessite un vignoble au milieu d’un désert en altitude… la source d’eau provient de plusieurs kilomètres, l’électricité est assurée par des énormes générateurs et relayée par des turbines hydro électrique. Nous continuons à monter et à 3311 mètres, nous atteignons une parcelle entourée de murets de pierres où les premiers plants sont déjà présents. C’est bien le plus haut vignoble du monde comme est venu le constater le Guinness des Records. Ce projet passionnant est une superbe introduction pour les deux cousins.

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Nous rejoignons Cachi et sa très jolie place où nous passerons la fin de journée sur la terrasse du bar à vin d’Oliver, un motard bien sympathique. Nous dégustons ainsi un Torrontes de l’humble maison « Casa Domingo » très aromatique qui accompagne parfaitement les olives vertes. Puis nous ne résisterons pas à déguster l’entrée de gamme de Colomé, « Amalaya », une concentration de fruits et d’alcool.

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Le lendemain nous partons pour le domaine principal de Colomé, perdu dans la vallée après le village « Los Molinos ». Nous entamons la visite par un musée dédié aux œuvres de James Turrell, autour de la lumière, l’espace et la perception (parfait avant une dégustation…). Les vins sont impressionnants de concentration de fruits mais leur teneur en alcool empêche notre palais européen de les apprécier à leur juste valeur. Lors de la visite nous croisons le viticulteur voisin de Tacuil et l’agronome d’Achaval Ferrer, un des meilleurs vignobles argentins.

 

 

Nous les rejoignons dans le troisième domaine de la vallée, Humanao.  Nous sommes accueillis par le vieux fondateur, qui, après avoir vendu le domaine, est toujours en charge de l’élaboration des vins. Il y a bien eu quelques changements dans la vinification (filtrage), mais les vins sont toujours élaborés dans un magnifique chai gravitaire. Le résultat est époustouflant sur toute la gamme, du cabernet, en passant par le Torrontes, le malbec et en terminant par le cru cabernet malbec. Nous prenons rendez-vous avec le troisième vignoble des vallées calchaquies, Tacuil.

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Il nous faudra une heure de piste avant de franchir le dernier col qui ouvre sur la vallée isolée de Tacuil. Un endroit magique ! La famille Davalos, propriétaire, est la famille pionnière du vin dans la Province de Salta. Ils ont vendu la majeure partie de leur vignoble à Colomé en 2000 et ont gardé uniquement 3 hectares en altitude (devenus 10 aujourd’hui). Leur philosophie est de laisser faire la nature. Nous découvrons ainsi des vins biologiques très forts en alcool sans vieillissement en fûts de chêne. La dégustation de 10h du matin sous les arcades de la maison, accompagnée des poivrons du jardin et d’une discussion avec Raul et sa très jolie femme fut un vrai moment de bonheur !

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Nous reprenons la route pour Cafayate où nous croisons des allemands en BMW faisant un tour en Argentine et au Chili. Nous atteignons le village en hauteur de Cafayate pour visiter une cave commerciale et une artisanale: Figueroa... Ai-je oublié de mentionner que notre règle d’or est d’acheter notre coup de cœur dans chaque vignoble ? Ce soir c’est donc un barbecue gigantesque de viande rouge pour accompagner 3 fioles… il faut rapidement les boire car ce n’est pas simple à transporter sur la moto ! Le cru « Humanao Réserve » est notre favori.

 

Le lendemain, nous dégotons un rendez-vous avec Jose Luis Mounier et avant de le rencontrer, nous passons au domaine « Yacochuya » afin de connaitre ce magnifique domaine d’altitude et d’acheter une fiole de son fameux cru «Yacochuya». Malheureusement, Arnaud Etchart est avec Michel Roland sur Mendoza et nous ne pourrons le rencontrer.

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Il est 11h et nous nous rendons à la « Finca de las Nubes » (domaine des nuages) afin de rencontrer Jose Luis. Il nous accueille par un échange fourni sur sa perception des vins de la région autour d’un expresso. Heureusement que nos visites de ces derniers jours nous permettent d’avoir du répondant… Puis nous nous embarquons pour la tournée des cuves avec des analyses critiques de chaque cru. Le Torrontes réserve nous laissera la meilleure impression. Son malbec réserve, son cabernet et son tanat tout autant ! Nous terminons la matinée à discuter en dégustant ces crus accompagnés de fromages et d’olives… la vie est momentanément supportable !

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L’après-midi, ce sera un échange chez Salvador Figueroa sur les vins de la région et leur évolution. C’est un pionnier de la région et un bon ami de Michel Rolland avec qui il partage l’amour de la chasse au puma. Un homme fascinant qui nous apprendra beaucoup.

 

Le soir on fera un apéro de nos meilleures bouteilles que l’on partagera avec de charmantes anglaises... Puis Julia, la fille de Figueroa nous emmènera dans une « peña » (cabaret folklorique) et dans les bars du coin. Une soirée très bien arrosée!

 

 

Transfert vers le vignoble de Mendoza

 

la RiojaUne superbe journée ensoleillée avec un petit détour par Quilmes (non pas la fameuse bière argentine mais des ruines des indigènes des vallées calchaquies). Nous atteignons Chilecito le soir qui nous rappelle notre étape à Chile Chico. L’Africa Twin fait un bruit dont nous n’arrivons pas à définir l’origine. Nous passons notre inquiétude sur un succulent chevreau avec un vin moyen de la province de la Rioja (qui n’a rien à voir avec son homonyme espagnole !). Le lendemain matin, un mécano nous aide à nettoyer la chaîne pleine de terres et de graviers. En revanche il ne trouve pas l’origine du problème. Il nous rassure en affirmant qu’aussi impressionnant soit le bruit, il ne peut être dangereux. Nous repartons donc à l’assaut du canyon Talanpaya avec la vertigineuse côte de Miranda rouge vif.


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A la descente sur une piste déserte, le bruit de l’Africa s’amplifie et la direction est flottante. Nous nous arrêtons et les véhicules qui s’arrêtent pensent à un problème de roulement. Le souci est que nous sommes au milieu de nulle part et qu’il n’y a pas de réseau pour le téléphone portable... nous optons donc pour continuer jusqu’au prochain village, Villa Union, situé à 25 kilomètres. J’enfourche l’Africa et me fais des frayeurs car je sens bien que la roue n’est pas stable. A l’entrée du village, la moto fait un bruit du tonnerre et la roue divague très nettement. On sonne chez un garagiste qui nous donne rendez-vous après la digestion… Nous sommes très impatients de savoir ce qu’à la moto et surtout si l’on pourra réparer dans ce petit village ! Il s’avère qu’un des roulements est mort, il ne reste plus qu’à attendre que le magasin ouvre à 16 heures après la sieste. Coup de chance, le roulement abîmé est un roulement standard ! Nous reprenons la route vers le canyon Talanpaya où nous arrivons au moment où le parc national ferme. Nous campons donc à l’entrée. Après une bonne soirée de discussions, nous nous endormons sous les étoiles nombreuses dans cette région désertique.

 

C’est non pas à vélo ou à pied mais en voiturette que mon gros Pancho choisira de faire le tour du canyon. Ce n’est pas une bonne idée car nous ne sommes pas habitués aux tours organisés et quand l’animatrice demande des cris d’auto motivation ou fait des blagues de bonne ambiance, nous nous regardons avec le cousin un peu désolé ! Mais il faut reconnaître que c’est un superbe canyon, où l’on se ballade au milieu d’immenses falaises rouges vifs égayées par de blanches coulées de guanos de condors...

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Nous roulons rapidement jusqu’à l’autre merveille de la région, le parc national Ishigualasto ou vallée de la lune. Une nouvelle fois nous devons nous faire au pli du tourisme de masse et attendre le guide pour un commentaire sur chaque site. C’est d’autant plus désagréable que nous sommes à motos derrière une file de 20 voitures. Nous sympathisons avec la guide dès le premier arrêt et elle nous autorise à aller devant pour éviter que nous avalions trop de poussière. Au bout du troisième arrêt elle nous libèrera de la contrainte du groupe et nous pourrons ainsi filer entre les différents points de vue. Que ce soit les formes des roches ou bien les multiples couleurs des minéraux, nous sommes émerveillés par le site avec les lumières de la fin du jour. Tout particulièrement ces champs de roches sablonneuses qui, il est vrai, rappellent des paysages lunaires.

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Il est déjà tard mais François à un rendez-vous de coeur avec une blonde de San Juan, nous décidons donc de foncer. Au premier arrêt par les flics, nous n’imaginions pas que nous serions bloqué autant de temps... Ils nous apprennent qu’il n’y a plus d’essence dans le village hors nous sommes déjà en manque... Je parcours tout le village pour acheter de l’essence de contrebande mais les revendeurs me disent qu’avec le harcèlement de la police ils ont arrêté leur commerce. C’est donc bredouille que je retrouve Panchito à la station essence, qui lui de son côté a réussi à soudoyer le pompiste pour quelques litres ! Seul soucis, il faut attendre que les vieux qui discutent sur leurs mobylettes s’en aillent. Et ils parlent, ils parlent ces vieux là... Vers 22h on démarre tout en sachant que nous devrons conduire doucement afin de slalomer entre le bétail qui dort ou déambule sur la route. Je passerai tout près d’une vache et me suis réellement vu inserti dans une panse bovine pour le restant des mes jours.

Nous atteignons enfin la capitale et après une bonne douche nous partageons un "asado" très moyen en compagnie des belles de San Juan.

 

 

Vignoble de Mendoza

 

Nous atteignons le vignoble de Salentein en début d’après-midi et grâce à l’ex petit ami de notre « hermanita » Dawney, nous aurons le droit à une visite VIP. Nous commençons ainsi par la visite du musée qui regroupe des oeuvres classiques européennes avec des toiles contemporaines argentine. Accompagnés par notre immense guide blonde nous dépassons tous les groupes de touristes pour voir le process de vinification en gravitaire. Le summum nous attend dans la salle de dégustation qui est aussi la salle de conservation des bouteilles. Imaginez une salle de 15 mètres sur 5, dont les 4 murs sont remplis de bouteilles et dont l’immense table en fer forgée contient 5 vins carafés qui attendent les 2 cousins... l’oenologue nous présente sa gamme et nous savourons. Les vins sont explosifs et manquent un peu de finesse pour les deux motards. Notre jolie guide organise les prochaines visites chez les fleurons de la région.

 

 

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Nous nous rendons au « Clos de las Siete », projet à l’origine de 7 investisseurs français dont Catherine Péré-Vergé avec la cave « Monteviejo », Rothschild-Dassault avec la cave « Flèches des Andes », Jean-Guy et Bertrand Cuvelier avec « Cuvelier des Andes », et Michelle et Alfred Bonnie avec « Diamandes ». Ce groupe est emmené par Michel Rolland pour un vignoble de 850 hectares dans de belles parcelles en altitude de la vallée de Uco, au Sud de Mendoza. Le site est superbe mais nous nous en souviendrons plus comme une jolie ballade à moto au milieu des vignes que comme une visite viticole passionnante. Seule consolation, nous rencontrons l’oenologue de « Monteviejo » qui apprécie le rugby ! Nous achetons tout de même le fameux « clos de las siete » et « la petite fleur » de Monteviejo. Curiosité oblige ! Nous nous offrons un super restaurant pour mettre à l’honneur ces fioles et « la petite fleur » dominera en élégance son grand frère « le clos des 7 ».

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Le lendemain nous débarquons au domaine futuriste d’O. Fournier (Ortega et Fournier sont les 2 investisseurs espagnols). L’oenologue assistante est super agréable et nous offre une visite complète et très intéressante. Si le premier Alpha 2001 est bouchonné à la dégustation, nous ouvrirons rapidement le deuxième: mais c’est bien le millésime 2002 qui s’avèrera le meilleur à la dégustation. Le cru « bêta » et le « tempranillo » sont également très plaisants, nous en emportons une bouteille de chaque pour avoir le plaisir de mieux les déguster.

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Nous déjeunons dans le restaurant du beau-frère de Fernando (que nous avions rencontré lors de la visite du domaine de Colomé). Fernando a une entreprise d’irrigation pour laquelle il travaillait sans relâche jusqu’à l’an passé où un de ses amis est décédé. Il a alors décidé de mieux profiter de la vie en pratiquant sa passion pour la pêche à la mouche et prenant plus de temps avec sa famille.  

 

Il nous emmène connaître le vignoble d’Achaval Ferrer, petite merveille en bordure de la rivière, avec des oliviers centenaires au milieu des parcelles ! Les vins sont très fruités, bien secs et avec une haute teneur en alcool. Malheureusement les crus qui nous plaisent sont les 2 cuvées à 429 dollars la bouteille...

 

Le soir, nous retrouvons son ami Juan Pablo (agronome d’Achaval Ferrer) et nous allons faire un barbecue sur le projet d’altitude de Santiago Achaval. Nous nous retrouvons sur les hauteurs de la ville de Mendoza avec des coteaux entiers implantés de vigne qui cohabite avec la flore indigène de montagne. La philosophie de ce projet est exprimer le terroir dans son intégralité, notamment par ces nombreuses plantes aromatiques qui vont donner une saveur à la baie de raisin ! Juan Pablo nous regarde avec malice et lâche : « ça c’est l’expression du Terroir ! ». Un projet d’altitude fascinant dirigé par un agronome hors norme. Le rôle de Fernando est tout aussi crucial car l’eau vient tout en gravitaire de quelques vallées plus loin.

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Le lendemain, nous nous rendons dans la cave Cobbos, le vin le plus onéreux argentin du moment. Leur principe est pragmatique car ils n’ont quasiment pas de vignobles à eux, ils se fournissent en raisin dans les meilleurs terroirs de Mendoza. Ensuite la cave n’a pas de musée ni d’architecture futuriste, c’est un grand hangar ! Nous avons la chance d’être accueilli par Luis Barraud, un des propriétaires de Cobbos avec Paul Hobbs. Accompagné de son oenologue en chef nous aurons le droit à un tour de l’ensemble du millésime 2009 encore en cuve. Encore une fois il a du nous prendre pour des experts français et il n’a pas été facile de répondre à toutes leurs interrogations techniques mais on s’en est finalement pas trop mal sorti... on repartira même avec une bouteille offerte par la maison...


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Voilà la troisième page de ce carnet de cousins des vignobles argentins qui se tourne: « hips ! »


 

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