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carnets 2 cousins
16 février 2010

Le Nicaragua en solo à vélo

Une halte au marché artisanal de Masaya et je rejoins le volcan du même nom. En fin de journée, je fais l’ascension à vélo du cratère et je suis bien content d’avoir laissé mes sacoches au campement! Ce volcan actif crache de la fumée en permanence. Il est considéré comme le deuxième volcan le plus dangereux du monde. Nous partons pour des grottes ou nous verrons des cafards qui vivent encore lorsqu’on leur arrache la tête, un iguane qui niche dans un tronc, des chauves souris qui sortent par milliers chasser et un arbre dont les racines ont percées la roche afin de capter l’humidité de la grotte. Nous ne verrons malheureusement pas l’incandescence de la lave car le volcan fume beaucoup trop aujourd’hui.

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Après un petit déjeuner royal avec vue sur le lac Masaya, je pars à l’assaut des villages blancs. La vue sur le lac Apoyo depuis Sainte Catherine est époustouflante, on aperçoit aussi le lac Nicaragua et ses volcans. Puis ce sera San Jean d’Orient et son artisanat de poterie, Noquinhomo et ses fruits en bois peint… Je termine la journée par un sentier qui sillonne entre les caféiers et rejoins Masatepe. Je retrouve Julia, une allemande connue au camping de Puerto Viejo (Costa Rica). Nous passerons une super soirée où j’apprendrai à apprécier la compagnie germanique entre le restaurant traditionnel de porc grillé et le vieux bar pour partager une bouteille du fleuron national: le rhum Flor de caña.

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Enrique, le propriétaire de la maison de Julia insiste pour m’offrir un deuxième petit déjeuner qui durera 2 heures. Ce dentiste à la retraite, sandiniste de cœur, me présentera la situation politique et économique du Nicaragua depuis la dictature de Somoza a nos jours en passant par la révolution de 1979. Passionnant, même si un peu partisan…

Je pars vers 9h en pleine chaleur en direction de Leon. Le vent est insupportable sur cette route en crête. La descente sur Matagalpa est tranquille mais aux abords de la capitale je roule sur un morceau de ferrailles qui explosera le pneu et la chambre à air. Heureusement qu’un mécano de vélo se trouve à proximité afin d’appliquer une rustine à chaud sur le pneu. Je reprends la route direction Mateare et ses fameux poissons grillés. Je suis bien déçu quand les villageois me disent qu’il n’y a plus de poissons à cette heure là mais je ne m’avoue pas vaincu et me rend sur la plage à la rencontre des pécheurs. A la première maison je demande qui peut me cuisiner un poisson grillé et l’on me fait assoir! Jasmine me propose une douche qui n’est pas de refus car le soleil m’a assommé aujourd’hui. Après avoir dévoré 2 poissons, je me sens bien dans ce foyer chaleureux à discuter avec Jose Manuel qui tisse ses filets… je leur demande de rester dormir et ils sont heureux de m’offrir leur hamac pour la nuit.

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Jasmine m'offre un café et je prends la route de Leon. La chaleur est insupportable, heureusement que mon étape est courte! Je m'arrête à La Paz Centre afin de déguster de superbes « quesillo » et je craque pour leur fromage fumé maison. Je fais une pause dans un bar qui m'abreuve et une association pour des enfants qui ont des vergers bio ; je dois faire pitié car on s'empresse de me donner de l'eau fraiche. J’atteins enfin Leon où je choisi de prendre une auberge pour rédiger le blog et me reposer tranquillement avant d'attaquer le Nord du Nicaragua montagneux. L'auberge Colibri est tenue par un couple italien - nicaraguayenne qui vivait en France et voulait donner une autre vie à leur enfant que celle des crèches et de la pollution. Le fromage fumé est excellent avec une salade de tomate. Et poêlé il est encore meilleur.... Leon est une ville coloniale très vivante avec une grande activité culturelle. Autour de chaque église, il y a un parc ou une place animée. Le genre de ville où je vivrais bien.

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Je pars en excursion à la plage Poneloya et Peñitas. Après un jus frais de fruit de la passion excellent, je traverse la rivière pour me rendre sur l'ile venado. C'est une interminable plage déserte d'un côté et des mangroves de l'autre où de nombreux échassiers s'activent.

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La pause du weekend est terminée, je reprends mon vélo pour rejoindre les montagnes. Je commence par m'arrêter chez un mécano avec qui on passe la matinée à essayer de reculer mes sacoches arrière afin que j'évite de les cogner à chaque coup de pédale. Nous passerons 3 heures pour beaucoup d'essais infructueux... je me consolerai en ayant régler de nombreux détails et maîtrisant mieux la mécanique de mon vélo! La route sillonne entre des volcans et des villages. Je m'arrête dans une laiterie qui m'abreuve de lait et m'offre 2 litres. Dans le village suivant, Zarcillo, je prends une chambre dans l'unique hôtel car il fait déjà nuit. Je dîne en compagnie de travailleurs routiers avec une superbe soupe de viande et légumes.

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Je me réveille vers 4h en bonne forme alors je prends un grand petit déjeuner et m'élance à la lampe torche pour Matagalpa. J’atteins Sebaco vers 9h et après un jus de tamarin trop bon, j'attaque la montagne et rejoins Matagalpa. Je visite la maison de Carlos Fonseca fondateur du parti politique du Front Sandiniste. J'essai de retrouver Lola, l'amie de mon Pancho, pour dîner mais elle termine sa semaine de jeun... Je passe la voir le lendemain où elle paint une maison d'accouchement. Elle travaille 4 mois d'été à Barcelone dans une paillotte bar restaurant sur la plage et voyage le reste de l'année en travaillant comme volontaire pour des associations. On m'a prévenu, la route de Jinotega est épineuse. Ce n'est pas peu dire, je lutte pour gravir la montagne avec ma charge tout en imaginant quelle chose je pourrais enlever de mes sacoches. Je fais une pause dans une ferme biologique touristique, "Selva Negra". Ils ont vraiment un site exceptionnel au milieu de la forêt. Leur fromage frais et leur café acidulé sont excellents. Le propriétaire Don Eddie s'assoit à ma table et nous échangeons tout l'après-midi sur le Nicaragua, l'Amérique centrale et la révolution Sandiniste. Il m'apprend ainsi que la révolution a réussie car elle était soutenue par la majorité de la population et une large coalition politique allant jusqu'au centre droit. Eddie Quil était l'ambassadeur du gouvernement révolutionnaire en Europe et m'a raconté son entrevue avec le candidat présidentiel François Mitterrand en 1979 et 4 autres officiels européens afin de chercher leur soutien économique. Pour lui, le Front Sandiniste actuel de Daniel Ortega (au pouvoir) est populiste et trop corrompu.

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Je reprends la route de montagne et campe sur le parking du restaurant du sommet. La vue panorama est exceptionnelle. Je sympathise avec le gardien qui est un membre du Front Sandiniste convaincu.

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Aujourd'hui la route de montagne est plus clémente qu'hier. Je fais une pause sur Jinotega et puis longe le réservoir Apanas. Au croisement je fais une pause en discutant avec Jésus et déjeune à San Marcos. De nombreuses personnes qui m'ont vue sur la route depuis hier m'abordent. L’après-midi, je retrouve Jésus chez lui pour un peu d'eau fraiche. Je demande ma route à un cycliste qui n'est autre le vendeur de glace et rentre chez lui sur Estelí à 25 kilomètres d'ici! Depuis 3 ans il achète des glaces le matin, fait 3h de vélo pour les vendre et rentre en fin de journée pour aller chercher sa femme à l'usine. Il gagne ainsi 15 dollars américain par jour, un meilleur salaire que sa femme et ses 2 enfants (qui ont 16 ans et peuvent travailler grâce aux faux papiers délivrés par le gouvernement de la Province aux persones en difficulté économique!). Sur Estelí, les pompiers m'accueillent chaleureusement et m'aide à réparer mon porte sacoche avant fendu. Un volontaire m'emmène dîner des « nacatamales », je partage quelques parties de billard avant de rejoindre la chambre qui m’a été offerte.

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Le lendemain le volontaire m'emmène visiter la seule fabrique de cigares tenue par des nationaux (les autres sont tenues par des nord américains) et vérifier l'horaire du bus pour Achuapa. Je fais un tour du musée sandiniste, déguste chaque spécialité du marché et achète une livre de café bio du coin. J'arrive au terminal à 14heures, trop tard pour le bus de 14h15 parti 20 minutes en avance... Je saute dans un taxi pour le rattraper et comprendrai une demie heure plus tard lorsque nous l’aurons rattrapé pourquoi le chauffeur conduisait si lentement et laisser toutes les voitures passer... Il veut m'extorquer 10 fois le prix de la course et deviendra violent voyant que je ne suis pas du tout impressionné par ses similis d'appels à la police. Les voyageurs du bus amusé regardent à la fenêtre et une femme prend ma défense en ridiculisant le pauvre chauffeur qui menace de la battre. Il simule aussi de m'envoyer son poing dans la figure. Je m'en sortirai pour une plus value certes mais une incroyable anecdote…

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J'atteins Achuapa où je découvre la coopérative du village et la presse de graines de sésame pour la transformer en huile. Juan arrive de Leon dans la soirée et il passera la moitié de la nuit à me raconter comment il organise les filières agricole du Nicaragua. Milicien armé adolescent, le parcours de Juan est fascinant. Il se bat contre la corruption pour organiser et défendre le secteur agricole du Nicaragua; je l’imagine bien devenir ministre de l'agriculture dans quelques années! Je passerai un très bon weekend à découvrir cette coopérative modèle et la communauté du Cacao où vivent la sœur et la mère de Juan en parfaite harmonie sous le même toit depuis 60 ans!

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Je découvre la deuxième équipe de pompiers qui viennent de retirer un nid d'abeille et une fois ces dernières écartées nous mâchons les cellules de cire pleine de miel, très bon!

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Je pars à la fraîche en direction du canyon de Somoto. La journée se passe entre les plantations de tabac et de café, le mirador de Condega avec un avion du dictateur Somosa abattu par les sandinistes et de la ville Somoto (où je craquerai pour un pélican en bois pour les 7 ans de ma filleule Sixtine). En fin de journée, un homme me fais des grands signes et m'offre 2 bières, ce seront les meilleures du Nicaragua ! Je me baigne à la tombée de la nuit avant de camper en bordure de la rivière Somoto.

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Dernier jour au Nicaragua. Je traverse le fond du canyon à la nage et j’ai le privilège de profiter de cette merveille de la nature en solitaire. La route monte toujours jusqu'à la frontière El Espino. Les formalités sont rapides car les 2 bureaux d'émigrations sont voisins et il n'y a pas besoin de tamponner le passeport : nous sommes dans la zone libre Amérique Centrale (Nicaragua, Honduras, le Salvador et le Guatemala) semblable à l’espace européen de Schengen.

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M
Tu vires communiste<br /> <br /> Pourriture !
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