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carnets 2 cousins
10 janvier 2010

Un trio de choc à vélo sur la côte Pacifique costaricainne

Avec le départ du Tilou, nous voilà réduit à 3 personnes et 3 vélos, cette fois il n’y a plus d’excuses pour flâner. José, le frère de Tita, nous emmène visiter ses cultures de café sur les coteaux de Santa Maria de Dota. L’altitude et l’influence des deux océans en font un terroir réputé pour la fraîcheur et la complexité aromatique de ses cerises de café. José mène ses caféiers en culture raisonnée, à savoir quelques arbres pour lutter contre les maladies et procurer de l’humus complété par quelques passages d’herbicides (comme en témoigne son tee-shirt) ! La période des récoltes manuelle dure 9 mois et les panaméens émigrent sur place annuellement. Dans cette appellation de qualité, seulement une minorité travaille en café biologique.

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Tita nous propose de la suivre jusqu’à la maison d’un couple hindou costaricain. Elle nous a pris pour des cyclistes professionnels car les 7 kilomètres de montée nous paraissent l’étape de l’Alpe d’Huez ! Cela permettra néanmoins de déceler que Florent n’a pas encore la forme des cousins...

Le lendemain c’est une autre histoire, nous partons avec toute notre charge pour une montée de 14 kilomètres. Effort intense qui mettra en valeur que si les caisses en bois de Pancho sont esthétiques, elles ne sont pas si pratiques ; le bougre doit faire bien plus d’efforts pour atteindre la panaméricaine ! Nous prenons la direction de l’extrême Sud du pays afin d’atteindre le parc national Corcovado, le mieux préservé du Costa Rica. Le premier bus pour San Isidro fait de nombreux efforts pour embarquer nos vélos, le suivant pour la péninsule Corcovado en profite pour nous faire payer un montant exorbitant. Les aléas de l’humain. Le croisement est un peu déprimant pour camper, nous profiterons du jardin d’un cycliste curieux de notre trio à vélo.

Après un « Gallo Pinto » costaud (riz et haricot noir mélangés, le plat typique national disputé avec le Nicaragua), nous enfourchons nos bécanes sous un soleil brûlant. La route est vallonnée et nos soucis du premier jour se confirme, Florent voit des étoiles et a une petite "fringalle" qui nous obligera à l’alimenter de bananes, coca-cola et biscuits.

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La route est magnifique surplombant le « Golfo Dulce ». Nous nous baignons, profitons d’un "ceviche" et de poissons grillés (il ne manque que le blanc frais !).


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En fin d’après-midi nous atteignons Puerto Jimenez où les bières les pieds dans l’eau sont un régal. Nous campons sur un coin de plage devant un hôtel qui nous laissera utiliser sa douche extérieure.

Un petit déjeuner copieux devant la boulangerie et séjour chez les mécanos pour les vélos des cousins : François fixe ses caisses et je répare les fixations de mes mallettes. Le mécano refusera que l’on paie quoi que ce soit et nous provisionnera d’oranges pour la route, notre périple le laisse rêveur.

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Nous nous approvisionnons en nourriture afin de camper dans le parc et Pancho se fera un nouvel ami qui insistera pour nous recevoir chez lui. Il habitait Puerto Jiménez et a décidé d’émigrer dans la jungle en achetant une ferme. Nous sommes impressionnés par ses compétences en agriculture pour un néo fermier ! Il cultive et élève tout ce qu’il mange excepter le riz. Nous passons la soirée à échanger avec sa famille dans sa modeste bicoque en bois.

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C’est chargé de bananes saveur clou de girofle que nous nous rendons à la station des gardes forestiers « Los Patos ». Un jeune volontaire belge se joint à nous pour notre excursion en forêt où nous connaîtrons un ours fourmilier comique... Ayant une faible vue, il descend de son arbre et lorsqu’il nous aperçoit remonte en vitesse, et ainsi de suite toutes les 5 minutes !

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Nous croiserons le premier singe capucin pour Florent et une colonie de Toucans qui nous émerveilleront par leur chant et leurs sautillements latéraux mais surtout par leur plumage et bec coloré.

L’excursion matinale offrira une faune plus active avec de nombreux oiseaux et des singes se nourrissant de jeunes pousses d’arbres. Nous quittons le parc en restant perplexe de ce jeune volontaire qui doit payer pour faire un travail ingrat (toilettes, balais, râteau...). Cela faisait 10 jours qu’il était sur place et il n’avait toujours rien vu de la réserve. Il y a quelques jeunes qui gardent le sens du travail ! L’essentiel est qu’il avait l’air content de sa situation.

La prochaine étape est de se rendre à Durika, communauté de personnes ayant choisies une vie plus harmonieuse avec la nature. Le bus nous dépose à Buenos Aires où l’association coordinatrice des minorités indigènes nous offre un toit. Nous cuisinons un riz ananas au curry à mentionner tellement il nous a régalé ! A l’aurore, nous partons pour l’ascension de Durika alors que tout le monde nous a répété que c’est impossible en vélo... La première partie est pentue, tellement pentue qu’il est obligé de mettre parfois le pied à terre, mais nous atteignons la fontaine sans trop de dommages. Il ne reste plus que 3 kilomètres et ... 900 mètres de dénivelés ! Le chemin de terre étant clairsemé de grosses pierres il est impossible de faire plus de 10 mètres sans déraper. Nous improvisons des défis afin de dépasser les quelques mètres sans pause et c’est certainement ce qui a sauvé le moral des 3 grandes gueules que nous sommes. En effet nous nous prenons au jeu et oublions parfois jusqu’à 20 mètres que nos jambes brûlent... Nous arrivons trempés de sueur à l’entrée de la communauté où Annie, une française nous attend avec un remontant : jus de rose de Jamaïque, thé d’ananas et pain d’épices maison. L’endroit est superbe, la nourriture végétarienne excellente et nous passons l’après-midi à nous imprégner de cette vie harmonieuse. L’atelier de plantes naturelles et de fabrication de savon nous marquera, tant d’odeurs et de couleurs si riches ! Le cabinet médical nous apprendra que François reste le plus gros du trio avec ses 82 kilos, Florent n’a jamais été aussi gros à 81 kilos et moi jamais aussi maigre à 67 kilos ! Ma nouvelle silhouette me permettra de grimper les 35 mètres d’un figuier étrangleur. Arbre qui grandit en entourant et étouffant un autre arbre en son centre qui une fois mort et pourri forme un tunnel. La cime offre une jolie vue sur la vallée dont le Pancho bloqué à l’intérieur ne pourra pas profiter.

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Les travaux du village se gèrent en communauté et un organisateur mensuel répartis les taches entre les villageois : cuisine, service, potager, chèvres, entretien des chemins, etc. Les vices type alcool, café, cigarettes, viandes sont prohibés excepté les jours de fête. La nourriture est répartie à chaque chef de famille mensuellement. Tout cela est fascinant mais bien trop contraignant et bien pensant pour nous. Et surtout isolé en dehors de la « vraie vie ». Mais il faut reconnaître que toutes les générations vivent en harmonie, que les gens sont épanouis et en bonne santé. Il faut peu de choses pour bien vivre !

On choisit de retourner sur Santa Maria, retrouver Tita et passer une dernière bonne soirée tous les trois. On descend du bus au niveau de la panaméricaine afin de connaître la troisième et dernière route qui mène au village. La descente à travers le Parc National Quetzal est magnifique mais la route est en très mauvais état et le Quetzal ne veut pas se montrer. C’est tout de même inquiétant car nous sommes descendus énormément et il va bien falloir remonter le dénivelé afin de rejoindre la vallée des Saints de Dota... En effet, la montée est très pentue et nous jetons nos dernières forces toute l’après-midi.

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Le problème est que cela n’en finit pas, que la pente devient plus abrupte et que nous ne valons plus grande chose physiquement en cette fin de journée. Après 9 heures de vélo, nous finirons à la lampe torche sans eau et sans nourriture. Et nous qui pensions assister au rodéo de l’après-midi, merci Florent pour cette initiative ! Vexé de ses premières performances à vélo il a sans doute voulu montrer aux cousins qu’il lui restait le panache... Ca restera un souvenir fort.

Tita nous accueille à bras ouverts et nous emmène à la Feria qui s’avèrera bien moins intéressante que son saloon ou nous terminerons la soirée par une Pilsen de contrebande au comptoir (il est plus d’une heure du matin et il est interdit de vendre des bières).

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L’effort de la veille nous convainc de faire une pause, après tout nous sommes dimanche ! Nous assisterons cette fois aux jeux de taureaux dans l’arène où le plus intéressant sera de voir le cousin descendre défier le taureau avec l’animateur le présentant comme un toréador amateur...

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Nous rentrons pour une soirée crêpe pour nos ôtes qui se prolongera pour le trio par une soirée rhum à faire et défaire le monde.

Nous nous séparons de Pancho à San José qui va reprendre la route depuis Léon au Nicaragua. Nous nous rendons à Zarcero, village pionnier de l’agriculture biologique au Costa Rica.

Cette semaine de vélo a été bien physique et marquée par une super dynamique du trio. Merci à vous deux pour votre énergie et tous ces bons moments.

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