Faux départ: Buenos Aires - Cordoba - La Pampa

AAprès quelques heures d'avions et un saut de puce au dessus de l'atlantique, nous voilà en plein été à Buenos Aires où nous retrouvons nos amis Florent et Damien, venus nous accompagner au départ de la panaméricaine.

Surprise à l'aéroport où, Armand le palois, grand ami de mon frère Stan, est venu nous chercher et nous invite chez lui! Maison tranquille à San Isidro, banlieue huppée de Buenos Aires, avec un corridor vitré et une cour intérieure qui me rappelle la maison de Aïnata (Liban) où j'ai dormi lors de l'été 1999. Nous y passons l'après-midi à chercher des motos sur l'ebay argentin, le "mercado libre" avec un ami d'Armand surnommé "Tucu", le sélectionneur de l'équipe de rugby junior argentine.

Mathilde et Armand vivent en Argentine depuis 5 ans avec leurs deux enfants: Quiterie et Cyprien. Ils ont tissé un réseau d'amitiés locales et ont vécu des soirées uniques comme le jour où le géant Laurent Spanghero est venu dîner chez eux (les amateurs de rugby comprendront). Ce soir nous irons passer le réveillon avec leurs amis dans la "ville fermée" de Nordelta. Le concept de "bario cerrado" (quartier fermé) est né en réponse à l'insécurité. Seuls les résidents et leur convives y ont accès, après de nombreux contrôles de sécurité des gardiens (appel téléphonique, fouille de la voiture, contrôle d'identité). Si il est naturel pour des parents de proposer un environnement tranquille à leurs enfants, la solution n'est pas parfaite puisque certains d'entre eux n'arriveront pas à s'adapter au monde "extérieur" lorsqu'ils iront à l'université. Nous arrivons donc dans une maison où les hommes préparent "el asado" (le barbecue) et les femmes discutent entre elles. Les foies gras préparés par maman seront un succès, que ce soit seul ou avec la viande façon rossini! La majorité des hommes ont tous été des rugbymens confirmés, certains champions du monde junior contre les français à Lille il y a quelques années, d'autres qui jouaient avec Agustin Pichot... spéciale dédicace à notre Aymeric Marchal national; journaliste Rugby sur lequipe.fr. Ils s'amusent d'ailleurs de nos physiques de danseuses étoiles et n'hésitent pas à nous donner une leçon de plaquage!

Le premier janvier, nous avons la chance de retrouver notre cousine Bérengère et son Manu qui arrivent de 2 mois de voyage entre le Pérou, la Bolivie et l'Argentine. Les yeux pétillants quand ils parlent de leur aventures font plaisir à voir!

Samedi 3 janvier, nous partons en bus de nuit "cama" (grand siège inclinable tout confort) pour Cordoba. Après une visite indigeste de la ville avec une guide au ton monocorde, nous rejoignons un ami de Damien, Javier, à Carlos Paz, une destination de vacances privilégiées des argentins. La maison qui ressemble à un château miniature a été construite à la fin du dix-neuvième siècle en brique et sert de maison de vacances aux 78 cousins maternels de Javier...

Nous sommes dans une grande famille argentine, ce qui est courant dans ce pays 5 fois plus grand que la France avec une population de 40 millions d'habitants. L'accueil  par les frères et soeurs, les cousins et la mère est vraiment chaleureux. L'échange est si spontané que notre petite équipe de quatre aura très vite l'impression de faire partie intégrante des "cousins".

"L'asado" en argentine, c'est 500 grammes de viande par personne! Nous dégustons ainsi toutes les parties de la vache en débutant par le "matambre" (partie du ventre qui ferme la cage thoracique), en passant par les "mollejas" (les ris) et en terminant par la tira (côte de boeuf coupée différemment).

Après une semaine à vivre chez Mathilde et Armand, puis chez Javier, nous partons nous perdre dans la Sierra de Cordoba. Le premier camping sauvage sera en fait tout confort avec un barbecue en pierre à côté du lac Los Molinos. La pierrade de Damien est exquise et bien accompagnée de vin rouge. La coinche dans la tente avec le fernet-coca (boisson de gauchos...) sera survoltée jusqu'au premières lueurs du jour. Pour se réveiller, quelques parties de sumo manchot (merci à ségo et catoche) suivie d'une baignade dans le lac. 

Le lendemain, nous partons pour le camp de base du  "cerro" Champaqui, sommet de la Province de Cordoba. Malgré les conseils répétés de prendre un guide, nous préférons partir tous les quatre; ce ne doit pas être bien compliqué! Après cette semaine gastronomique et festive, chaque pas est un effort, chaque effort est un pas. Toutes les  vallées ont des couleurs différentes et les points de vue sont superbes. Nous gallopons afin d'arriver assez tôt pour prendre l'apéro au soleil et profiter du chevreau au barbecue. Vers 20h, on doit avouer que l'on est complètement perdu et on rebrousse chemin sur le refuge que nous avions croisé 2h auparavant... On y arrive en plein brouillard à la tombée de la nuit .
Le lendemain on passe par Alta Gracia, ville charmante où il fait bon vivre. C'est aussi la ville du "Che Guevara", la ville de son départ pour carnets de voyages...

Dernière étape de ce "faux départ", nous partons en bus de nuit pour Santa Rosa de la Pampa, première étape du Dakar 2009. Nous y trouvons une ville trop calme et c'est uniquement le théâtre espagnol construit en 1874 qui attirrera notre attention avec ses 7 rangées de rideaux et sa fosse réhaussable. Nous continuons par 2h de bus vers General Acha où Evelyne, une amie d'Armelle la soeur de Damien nous attend. Elle nous embarque en pick up pour l'estancia de sa belle famille, gérée par Felipe son mari. 3000 bovins et 25000 hectares qui, en cette année de sécheresse s'avèrent insuffisants pour nourrir le bétail. 300 ovins pour la consommation privée... pas étonnant lorsque l'on sait qu'un "asado" représente un mouton entier et que les occasions sont nombreuses!

Nous faisons un tour en 4*4 avec Felipe afin de faire un point sur la pousse de l'herbe depuis la dernière pluie du 19 décembre. Nous sommes impressionnés par la platitude de la pampa, par le sol très sablonneux et la végétation aussi rare que rustique. Le lendemain nous allons tirer à la 22 long rifle et le cousin cisco s'avèrera le plus doué: 6 balles sur une rafale de 9 transperçant une bouteille d'eau à 60 mètres!

"Maradonna et le Che: révolution du football"... le tee shirt de François était bien choisi pour alimenter les discussions du déjeuner...  le Che n'est pas très bien vu pour toutes les atrocités qu'il s'est permis au service de sa cause révolutionnaire. Et Maradonna n'est apprécié plus que par une petite moitié des argentins. Je ne vous raconte pas comment mon François se sentait petit sur sa chaise et aurait voulu encore une fois "tomber la chemise"... Autre sujet sensible, Eva Perron (Evita)! Elle a été un peu la Robin des Bois des temps modernes pour les uns et la cause de la chute de l'économie argentine pour les autres. Elle mourra à 33 ans d'un cancer, âge auquel meurent les génies!

Avec 39 degrés à l'ombre, les après-midi sont tranquilles et ce n'est que vers 18h que nous repartons pour faire un tour de la deuxième partie de l'estancia. Paysages totalement différents avec plus de reliefs et un lac unique qui attire canards, cygnes et flamands roses.

Nous croiserons de nombreux cerfs, une autruche et ses petits ainsi que des guanacos (de la famille des lamas). Nous revenons de nuit avec une petite faim pour fêter les 69 ans du père et dévorer un mouton au barbecue. Le repas du soir est animé avec Jorge (le frère aîné) qui raconte quelques anecdotes qui nous font réaliser que nous étions vraiment des enfants de coeur... Nous sommes 7 ingénieurs agronomes autour de la table et il est passionnant d'écouter le "patriarche" nous conter la manière dont il a dirigé l'ensemble des fermes familiales et sa vision des fermiers: ceux qui ont la passion des animaux et ceux qui ont la passion des tracteurs!

C'est terrible, ces deux semaines de transition avec Damien et Florent se terminent déjà. C'était une expérience unique de vivre ces moments à 4 caractères bien trempés et si différents, à 4 trentenaires qui ont la même philosophie de la Vie... elle est belle, fragile, il faut la croquer à pleines dents, il faut être ambitieux dans tout ce que l'on réalise, il faut tout simplement la Vivre!

Un grand merci à Damien et Florent qui ont partagé ce prologue avec nous!

Nous avons hâte de partager un bout de route avec ceux qui nous rejoindrons.

Mayeul

Comments

[par1]

salut mon françois
çà fait 30 ans que ça dure et qu'on t'aime comme çà; alors continue et pas de tristesse en pensant à ta maman et ton grand-daddy car ils doivent bien se marrer en te voyant ainsi entre nullepart et ailleurs!
A ta santé mon filleul génial.
yves

[par1]

salut les routards
un petit conseil de toubib ...
je ne sais pas où vous êtes mais
le perou est en etat d'alerte pour la grippa A/H1N1 : prudence donc dans les contacts!
signé par1

[par1]

geniales les fotos!
un message sur ta boite, françois
Yves
ah elle est belle la vie loin de Paris cousin..! ça donne envie!
J'arrive demain.
bises
Caro

[Mo]

Trop bon de te lire, dis donc t'aurais pu faire une vraie communication pour votre blog, on savait meme pas que c'etait pret, ni l'adresse ! Merci Facebook =P
Vous pouvez balancer a peu pres le calendrier par mois et par pays, juste pour voir si ca peut correspondre a des vacances prochaines =D

Bises, take care
Mo