Historias de motocicletas

J’aimerais vous raconter l’histoire de nos 2 ex montures, la rouge et la bleue...

Le 2 janvier, nous visitons quelques agences et terminons sur Punto Moto, une agence connue, la seule à disposer de 2 motos Honda Transalp 650CM3 de 1989 (la blanche) et 1990 (la rouge). Ces motos étant très difficile à acheter en Argentine, nous reconnaissons bien là un signe de la providence qui nous porte en ce début de grand périple à travers les amériques... Nous confirmons aussitòt a Florent et Damián que nous pourrons partir dès le lundi 5 janvier tous les 4 sur nos superbes motos.

Le paiement... Au moment de payer par carte visa, on apprend que nous pourrons avoir les motos seulement après que l’argent soit crédité sur leur compte, à savoir en fin de mois. Impossible pour nous d’attendre si longtemps! On apprend à nos dépends que les argentins n’ont aucune confiance en leur banque, d’autant plus depuis la crise de 2001.

Le concile de la bande des quatre décide  après une soirée cumbia bien arrosée d’utiliser Western Union afin de payer en cash l’agence et de partir dès le lendemain dimanche 4 janvier. Un samedi matin, la seule banque ouverte étant le crédit agricole de Damien, nous sollicitons sa maman pour récupérer et envoyer le cash par la poste de Nevers. Pour cause de dépacement de plafond de quelques  euros, nous ne pourrons retirer le cash à Buenos Aires et décidons de ne plus attendre et partir en bus pour Cordoba (cf chapitre faux départ).

Des le lundi 5 nous effectuons le virement pour l’agence Punto Moto et au retour de la Pampa 10 jours plus tard nous avons la mauvaise surprise d’apprendre que l’argent n’est toujours pas là. Nous prenons notre mal en patience et ne sommes pas tout a fait a plaindre avec la superbe maison de Mathilde et Armand, un tennis de terre battue à proximité, la visite de Buenos aires avec des amis belges et des purpannais...

15, 16, 17, 18, 19, 20 janvier... on commence à s’impatienter... le 21 l’argent est arrivé à la banque mais attention il n’est toujours pas crédité sur le compte du proprietaire M. Sanguinetti! Et impossible d’avoir les motos ou les papiers tant que l'argent n'est pas sur son compte. Ils préparent toute une série de formulaires afin de démontrer que ce n’est pas du blanchiment d’argent mais en veulent pas faire de facture ... Ils décident donc de refuser l’argent du transfert après nous avoir demander de l’effecuter 2 semaines auparavant. Afin de ne pas exploser, nous partons en Uruguay et décidons de solliciter à nouveau les services de Western Union... Nos supers padres se mobilisent et dès le lundi suivant nous avons l’argent qui nous attend dans une agence de San Isidro! Nous sommes le 27 janvier et pouvons en fin chevaucher la moto. Nous allons vite oublier ces deux semaines d’attentes et nous prenons plaisir à acheter  les accesoires qui pourraient s’avérer utile en patagonie pour des vieilles bécanes de 20 ans. Le vendredi 30 janvier, nous récupérons les motos chez un garagiste où elles ont été entièrement révisées et nous dirígeons vers “Chaja”, el campo à proximité de 9 de Julio chez les Dawney, la belle famille d’Evelyne Laxague. Vers 22h nous nous arrêtons pour une viande grillée exquise et repartons sous une route étoilée... sensation de liberté et d’infini, que du bonheur!

On s’arrete camper vers minuit et la moto du “primo” est en ébullition, elle perd tout son liquide de refroidissement… ce ne doit pas être si grave et dès le lendemain matin on parcourt tour le village de Chivilcoy à la recherche d’un mécano. On trouve un gars bien sympas qui réveille son ami amoureux de transalp et passons la journée à essayer de déceler l'origine du problème.

Un peu abattu on décide de retrouver George, Florence et la familla Dawney à “Chaja” à deux sur la monture rouge. On arrive pour les derniers rayons de soleil et chassons une espèce de loutre qui pullule et abime les cultures de soja. Nous passons une super soirée barbecue où nous découvrons Ginnie, la grande soeur de la fraterie Dawney. Le lendemain on fait un tour des 1200 ha de terre sur une rotation soja – mais – ble et 600 ha de terres pour les 600 taurillons et la cinquantaine de chevaux. Le dimanche soir, nous décidons de récupérer la moto “chaude bouillante” (à lire avec l'accent toulousaing) et rentrons de nuit à Buenos Aires au ralenti avec le ventilateur allumé en permanence... Miracle nous y arrivons sans fondre le moteur et sommes accueillis par Ginnie. L’agence gardera la moto une semaine et ce n’est que le 9 fevrier que nous récuperons une transalp qui chauffe encore…

Apres avoir trouvé 2 radiateurs de seconde main, et fait réviser les motos par un mecano de confiance, nous partons enfin même si nos deux montures sont un peu bancales... Nous sommes le 11 février, jour de foot France – Argentine ou nous perdons 2 – 0, ceci n’est pas de bon augure ! Apres 43 Kms sur l’autoroute, j’effecute un contrôle de routine dans mon rétroviseur et je vois Francois en arrêt d’urgence. Heureusement que l’autoroute dispose d'un bas côté en herbe, je fais donc demi tour immédiatement. Et à la tête de mon Francois, je comprends de suite que nous ne sommes pas au bout de nos peines...

Le service de l’autouroute puis Europ Asístanse nous rappatrie à San Isidro vers 2 heures du matin, ce qui fait bien rire Armand qui pense à Francois en cette apres-midi de décembre 2008 devant St Sulpice qui lui assurait que l’on partirrait le 3 janvier à motos de Buenos Aires... Ca lui semblait un peu court, il n'avait pas tort...

Effondrement de nos mentals d’acier, on est reparti pour un tour! Chris (un ami biterrois avec qui je travaillais en Chine) me chambre sur mes qualites d’acheteur (motos payées trop chère et en trop mauvais état). Piqué au vif, je décide donc de parlementer avec le boss de l’agence avant de lancer le procès, aujourd’hui inévitable!

2h37 apres étre arrivé, je ressors de l’agence avec la parole de Carlos Sanguinetti de racheter les 2 motos au prix où il nous les a vendues... encore faut-il que son mécano vérifie la cause de la casse du moteur... affaire à suivre donc! Je vous livre tout de même la fin, nous allons partir à moto sur de nouvelles bécannes rutilantes, j'en suis sur en ce 22 février!

Je reprends le clavier en ce 21 mars 2009 depuis la commune du Cap Horn sur le village de Puerto Williams au Chili, on est bien arrivé à notre premier objectif, les nouvelles motos ont donc bien fonctionnées! Francois a eu un coup de coeur pour une Africa Twin de 1998 noire; il a eu raison elle fonctionne parfaitement, puissante sur la route et haute pour les chemins de terre. De mon côté, j'ai choisi une transalp de 2006 bleue déjà équipée pour le voyage avec des protections moteurs et des valises latérales; elle consomme beaucoup et s'avère peu puissante contre les vents de la steppe aride de patagonie mais aucun souci majeur.

Ce voyage a moto était osé car seuls les résidents permanents argentins ont le droit d'acheter des véhicules et de les mettre a leur nom, condition nécessaire pour sortir du pays (mais pas suffisante...). Francois se contentera d'une déclaration sur l'honneur comme quoi il habite à San Isidro. Quant à moi, je me suis trouvé devant l'unique fonctionnaire argentine qui a insisté pour respecter la loi à la lettre. J'ai donc du persuader le vice consul de m'inscrire au consulat de France en tant que résident en Argentine et émouvoir une notaire afin qu'elle affirme par écrit que je suis résident argentin. La fonctionnaire a donc accepté de mettre les papiers de la moto à mon nom, en me demandant de refaire le formulaire de la vérification policière car la police avait oublié de cocher une case... on est plus à un jour près!

Le 6 mars je récupère  les papiers à proximité du kilomètre zéro du voyage (obélisque de Buenos Aires) et vers 15h le voyage démarre.

Comments

[stéph]

coucou,
ça fait plaisir de lire les aventures et d'avoir des nouvelles...eh ben en tt cas, profite bien de ta nouvelle monture !!!! plein de bises du Bordelais où le soleil est de plus en plus chauffant, c'est bon pour le moral..
à bientôt, stéph