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carnets 2 cousins
12 juin 2009

Les derniers instants patagons

 

En retrouvant nos motos, nous sentons que nous vivons nos derniers jours en Patagonie, cette région mythique qui nous a absorbés pendant ces trois derniers mois.

 

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Hernan est chez lui en train de poser un plancher avec son fils. Nous le suivons pour nourrir sa meute de chiens de traîneaux. Il est impatient de voir la vallée se couvrir de neige afin d’entraîner ses sportifs. En nourrissant les chevaux, nous sommes étonnés de voir qu’il les enferme pour la nuit. Il nous explique que des voleurs de chevaux chiliens traversent la frontière les nuits de pleine lune et volent tout type d’animaux pour se nourrir. Il a déjà perdu deux chevaux l’année dernière!


Nous enfourchons nos motos sous un soleil radieux et faisons un pénible détour carburant. Un taxi nous interpelle et nous apprend que nous avons perdu un sac à dos sur la route ! C’est le fils d’Hernan qui, en rentrant de l’école, a fait arrêter le bus afin de le récupérer. Puis son père a lancé un appel radio afin de retrouver les deux motards… ce détour carburant nous évite de perdre le disc dur externe où toutes nos photos étaient sauvegardées !

Avec un joli soleil et sans vent, nous avançons rapidement, ralenti uniquement par un poste de contrôle ; les uniformes nous arrêtent toujours, plus par curiosité que par devoir ! 

 

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Entre un lac magnifique et des volcans se dressent la ville de Caviahue où nous faisons le plein. Puis nous serpentons une route de montagne pour atteindre les termes de Copahue désertes en cette saison. Nous avons donc le loisir de nous balader en tenue d’Adam de bains en bains dans le village !

 

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A la nuit tombante, nous décidons de rejoindre les amis de Hernan qui font une bière artisanale (sachant que mon Pancho aimerait bien faire la sienne un jour). Nous rencontrons ainsi Maxime et Gimena avec qui nous descendons quelques bonnes bières fraiches. Nous sommes fascinés par leur expérience et leur projet. Installés dans cette ancienne caserne à l’abandon qu’ils se sont attribués en rentrant par la fenêtre, ils veulent vivre de leur passion entre des excursions à chien de traîneaux et leur activité de brasseur. Ils partagent leur repas et nous invitent à dormir, ce qui nous évite un mal de tête et une nuit glaciale.

 

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Le lendemain, il faut bien attendre 10h que le soleil chauffe afin de pouvoir prendre la route. Route sublime entre volcans et végétation multicolore où des chevaux sauvages paissent à proximité d’un lac. Le passage par El Huecu sera combiné par le plein de carburant et la devenue classique conversation avec les policiers !

 

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La route serpentine jusqu’au village El Cholar où l’on nous confirme que le raccourcit par la piste est praticable en motos (et seulement en motos…). Vallée déserte et chemins défoncés qui nous procurent de bonnes sensations de liberté et de pilotage... Le sandwich et la bière artisanale sur ce point de vue sont un vrai moment de bonheur ! Au plein d’essence de Chos Malal, la moto de Pancho ne démarre pas sans la pousser. Le soleil descend vite à l’horizon et la température chute rapidement. Nous avons tout de même le plaisir de croiser un père et son fils gauchos tout droit sortis de la carte postale d’un volcan sous les couleurs rosées de la fin de journée. Nous sommes gelés et pensons camper à proximité d’un joli lac drapé de couleurs irréelles.

 

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Faute de chemin d’accès nous continuons jusqu’aux prochaines habitations. Je demande sans détour à un cavalier nourrissant sa monture de bien vouloir nous héberger et c’est avec plaisir qu’il nous accueille chez lui. Le traditionnel maté réchauffe notre carcasse congelée. Notre hôte supporte peu les centres urbains, il préfère les conditions spartiates de cette bâtisse sans chauffage. La soixantaine bien avancée, il passe la majeure partie de ses journées à cheval.


En nous endormant, nous réalisons que c’est bien notre dernière nuit en Patagonie. Pouvait-il y avoir une plus belle fin que cet accueil d’un humble gaucho ? Cela résume exactement ce qui nous a plus dans cette région australe : des hommes simples à l’image de leur environnement naturel.

Les motos démarrent sans problème malgré le froid matinal. Et pour une fois, c’est bien nous qui décidons de nous arrêter au barrage policier afin qu’ils immortalisent nos derniers mètres patagons.

Sans le panneau routier, nous aurions aussi vite compris que nous étions sortis de la Patagonie andine car le paysage change brutalement. La journée défilera sur une route asphaltée au milieu de reliefs arides, de puits de pétrole et d’un volcan enneigé surplombé de la lune et du soleil. Nous atteignons Malargue que nous apprécierons par un cocktail bien à notre image : une nuit au camping municipal avec le meilleur restaurant de la ville ! J’en profite pour aviser le chef que nous sommes ici pour célébrer les 30 ans de mon cousin préféré… c’est bien normal en ce 12 juin 2009 ! Nous aurons ainsi un menu dégustation avec champagne et buffets de desserts offerts par la maison.

 

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C’est aussi la célébration de nos 100 jours patagons et l’ouverture du prochain carnet de cousin : les vignobles argentins.

 

 

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