Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
carnets 2 cousins
19 mars 2009

Ruta 3: de Buenos Aires aux terres australes.

Porteños:
Oui je sais, vs allez avoir du mal à le croire, mais on a enfin quitté notre si chère et tendre capitale. Nous qui étions impatient de prendre la route, nous n’imaginions pas une seule seconde qu'il nous coûterait tant de laisser derrière nous Buenos Aires où nous avons eu la chance de multiplier les rencontres. Apres avoir vécu chez Mathilde et Armand (qui se sont délectés de voir qu’on assistait à leur despedida et qui ns conseillait de faire la notre également vu le tps que l on y passait¡¡), ns avons été accueilli chaleureusement par Ginnie (hermanita), la soeur de Felipe qu’on avait connu dans la Pampa.

                DSC07010

      

DSC07006

On y passera pratiquement 3 semaines au cours desquelles, elle saura nous faire oublier nos pénibles journées administratives en nous incluant totalement dans sa vie de porteña (gens de BA) avec au programme concours et apprentissage de cuisine (empanadas, calamars a la romaine, tarte au citron, mousse....) et sorties avec son groupe d’amis avec qui nous avons rapidement sympathisés. Tout particulièrement avec Delita, devenue notre voisine la dernière semaine sur BA où nous avons séjourné dans une auberge de jeunesse dans le quartier de la Recoleta. Elle nous amènera perdre quelques pesos à l’hippodrome, mais surtout elle nous fera découvrir avec le plus grand plaisir les quartiers de sa capitale et nous invitera même chez elle a préparer des milanesa, si bien que petit a petit on se sentait porteño a notre tour.

DSC07094

La Norton 1947:

Avant de quitter BA, Ginnie insistera pour que nous rencontrions Bonny, un ami qu’elle n avait pas vu depuis 3 ans mais dont elle en était sur, en tant que passionné de motos, nous accueillerait avec grand plaisir. Elle ne s était pas trompé, Bonny nous emmena dans son campo a 1h de BA ou l on passera une journée irréelle. Lui et son frère font partie d une association de motard dont le but est de parcourir les routes argentines sur des motos de collection. Et lorsque je dis que ce sont des passionnés de motos le mot est faible. Ils ont une collection impressionnante de vielles motos dont la fameuse Norton de 1947 (la vigoureuse dans carnet de voyage) et de voitures. On ne se fera pas prier pour faire un tour en side car et dans une voiture BMW a 3 roues et dont la porte et tt simplement le pare brise.

DSC07213      

               

DSC07197

   

L’accueil chaleureux, la gentillesse et les différents bons échanges que nous aurons ont pour meilleure preuve que sur 2 mois à BA nous ne passerons seulement 5 jrs à l'hôtel¡

1ère semaine de route:

Oui c’est vrai je vous avez dit que nous avions quitté BA... et notre premier halte, nous l'avons passé a St Bernardo (là ou nous devions aller le soir où ma moto a implosé) chez Isabelle et Christian Laxague (les parents d'Evelyne). Encore une fois nous avons été accueilli chaleureusement (à croire que c'est héréditaire dans cette famille) dans leur magnifique campo où la sécheresse a fait d'énormes dégâts.

SANY0109

Le lendemain nous prenons la direction de Tandil pour nous rendre dans la famille de Mercedes dont on a fait connaissance à BA. Nous y passerons 2 jours intenses entre une visite du campo familial et une soirée gastronomique animée en compagnie du frère et des parents de Mercedes. Ces gens nous ont ouvert leur maison avec la plus grande simplicité et la plus grande gentillesse et lorsque vient le moment de reprendre la route, ce sont eux qui nous remercie chaleureusement de ces bons moments passés ensemble...

DSC07383

1ère chute:

Nous continuons donc notre route direction Sierra de la Ventana où nous avons prévu de planter la tente. Cela fait plus de 300km que nous roulons a travers des paysages sublimes. Il nous reste exactement 12kms lorsque nous tournons a gauche direction le centre, quand soudain je vois Mayeul et sa moto se coucher à terre. Je me précipite en espérant qu'il ne s'est pas fait mal. Je suis vite rassuré en m'apercevant qu'il est plus préoccupé par l'état de la moto que par le sien. Bilan: une cheville un peu douloureuse et un pare-brise à changer, le cuir et les chaussures de montagne auront bien fait leur travail de protection. Cette chute aura le mérite de nous donner une leçon de prudence.

DSC07386

Réveillés à l'aube, nous commençons l’ascension du Cerro Ventana (dont le nom vient de l'arc formé par la roche qui joue comme une fenêtre ouverte sur la vallée) et, l'après-midi nous prenons la direction de Bahia Blanca sur la côte Atlantique où nous en profitons pour changer le pare-brise de la transalp et la transmission de l’africa twin. En tant que bons motards nous dînerons et dormirons chez un vrai routier¡

DSC07399

1ère panne:

Nous sommes mardi et une longue route de 800kms nous attend."Plus vous descendez dans le sud et moins vous avez de stations d'essence alors faites le plein dès que vous pouvez et prévoyez même des bidons¡" Ces bons conseils nous les suivons à la lettre depuis le début mais je saute une étape et arrive ce qui devait arriver: la moto de Mayeul tombe en rade à 30kms de la ville. J'en serai quitte pour un aller retour à la station ou je rempli des bouteilles vides pour dépanner le cousin. Un peu plus loin ce sera la rencontre avec un cycliste qui occasionnera un nouvel arrêt¡ C'est un colombien qui voyage depuis BA à vélo et qui compte descendre jusqu’à Ushuaia avant de remonter jusqu'à Bogota. Cette rencontre ravive notre envie de faire l'Amérique Centrale à vélo. Ces arrêts et la fatigue nous freine dans notre avancée et après 590kms nous décidons de profiter des dunes en bord de mer pour passer notre 1ere nuit à la belle étoile¡

DSC07455

DSC07416

Peninsula Valdés, Orques:

La prochaine étape est la Penininsula Valdés où si les baleines sont biens parties, en revanche c'est la saison de chasse pour les orques. Le camping sauvage est interdit sur la Péninsule, et le seul endroit où l'on peut dormir est Puerto Pyramides, un village éloigné sur la pointe sud. Mais une nouvelle fois le fait d'être motard va nous sauver¡ Nous en rencontrons un qui tient un camping et qui nous donne le nom d'un de ses amis, Huenel qui est le gardien d'une estancia privée au sein du parc national. Si nous le trouvons et qu'il accepte que l'on plante notre tente dans l'estancia alors le tour sera joué. Bien évidemment nous décidons de tenter notre chance. Apres 100kms sur un terrain de sable et de gravier que nous passons non pas sans nous faire quelques frayeurs, nous arrivons à la plage des Pingouins puis à celle des éléphants de mer.

DSC07556

         

DSC07558

                                                         

Les orques qui ne sont plus apparus sur cette plage depuis un mois, semblent vouloir bien montrer un bout d’aileron¡ Ils sont 4, 2 mères et leur bébé.

DSC07505

Non seulement ils resteront une bonne heure mais surferont quasiment sur la plage, ce qui nous permettra de les admirer parfaitement si bien, que ns ne verrons pas le temps passer. Il est 20h et la nuit et presque tombée, il est donc grand temps de se mettre à la recherche de notre ami Huenel si on veut éviter de se refaire le chemin de gravier de nuit! On s’arrête à la première Estancia et je demande à la seule personne présente sur les lieux s’il connaît ce fameux Huenel. Sa réponse est positive, tout simplement parce que c’est lui¡¡¡

DSC07525

Bien qu’au premier abord il soit un peu surpris, nous n’aurons pas trop de difficultés pour obtenir sa permission de planter la tente. Il est le gardien de cette estancia depuis plus de 25ans et vit au milieu de nulle part, dans des conditions de vie rudimentaires et une solitude déconcertante (aucune possibilité de communiquer avec le monde extérieur. Il n’a même pas de moyens de locomotion pour rejoindre le 1ere village¡). D’aspect un peu distant au départ, le courant va réellement bien passé et nous aurons un échange plus qu’intéressant avec ce solitaire qui nous ouvrira sa maison et  même sa table 2 jours d’affilés, avec pour matelas, des peaux de moutons à peine séchées¡

DSC07517

DSC07513

Le lendemain, nous rejoignons la pointe de nord de la péninsule où nous espérons revoir des orques mais cette fois entrain de chasser¡ En effet, c’est un des rares endroits au monde, où les orques capturent les lions de mer directement sur la plage¡¡ Nous y passerons 2 jours, en vain¡ Mais l’ambiance de cette attente, avec tous ces passionnés dont Nicolas et Sébastien qui travaillent en France comme soigneur d’orques et de dauphins, est loin d’être désagréable¡ Nous verrons tout de même un aileron de plus de 2 mètres d’un mâle venu chasser avec son petit et un possible rdv en Bolivie avec Nicolas¡

Ruta 3 et ses dangers:

Il est tps pour nous de reprendre la route mais la nuit tombe rapidement et sous les conseils avisés d’un camionneur, nous nous arrêtons une nouvelle fois dans un routier afin d’éviter les nombreux pumas présents dans la région. Nous traversons de grands espaces désertiques et enchaînons les kilomètres pour parfois en faire 600 dans la journée. Nous essayons de ponctuer ces grosses journées de motos par des arrêts dans des endroits peu fréquentés ou bien conseillés par nos différentes rencontres : on passera notamment par les « bosque petrificados » (Arbres qui ont plus de 100 millions d’années, qui après avoir été recouverts de cendres dû à une irruption volcanique, et de la seule pénétration de silicium dans leur cellule se sont avec le temps transformés en pierre) recommandés par le père de Mercedes.

DSC07616

     DSC07630

Comme prévu, plus nous nous rapprochons du sud, plus le vent est froid et souffle fort. Cela complique fortement notre avancée  puisque sur nos motos, nous devons lutter pour ne pas nous faire déporter  sur la voie en sens inverse. Si vous ajoutez à cela de fréquentes traversées d’animaux sauvages (guanacos, chokes de la famille des autruches…) vous obtenez quelques bonnes frayeurs comme ce jour où Mayeul qui était juste devant moi, a pilé pour éviter une choke dont la patte ne sortira pas indemne.

Rassemblement de motards:

Arivés à Commodore Rivadavia, ville pétrolière de l’Atlantique et dont l’intérêt au premier abord est très limité, va s’avérer au final une étape démente. La moto de Mayeul faisant un bruit bizarre, nous nous mettons à la recherche d’un mécanicien et c’est à partir de ce moment là que tout va s’enchaîner. Le mécano nous règle ça rapidement et on profite d’être sur place pour poser le maximum de questions sur les motos tout en sifflant des bières offertes par les mécanos. Vous l’aurez bien compris, l’ambiance est plutôt bonne, si bien qu’ils nous proposent de les accompagner à un rassemblement de motards. Nous pensions continuer la route mais il y a des invitations qui ne se refusent pas¡¡¡ Nous voilà au milieu de Harleys, de cuirs et les 2 français avec leur Transalp et leur Africa Twin venant de BA et effectuant le voyage que vous connaissez sont vite l’attraction principale¡ Nous voilà présentés sur scène, puis pris en photo pour le journal local. On est pris à partie pour nous proposer l’aide de mécanicien ou tout autre chose…c’est tout simplement énorme…les bières coulent à flot et la viande grillée passe toute seule. Les groupes de rock et de heavy metal se succèdent quand vient l’heure de l’élection de miss motard¡¡¡ Un pari avec le cousin et les mécano me fera monter sur scène pour à mon tour défiler sous les rires de l’assistance (je vous laisse deviner si j’ai été élu¡¡). Le lendemain la fête continue sur un circuit de voiture avec une nouvelle fois un asado bien arosé de Fernet coca (cocktail préféré en Argentine)¡

Voilà comment un simple détail, comme une chaîne mal tendue, peut nous apporter comme moments de vie¡¡¡

A moto sur la plage:

L`appel de la route se refait sentir et Ushuaia nous parait maintenant à porter de main malgré les 1000 bornes qui nous en sépare encore¡

A chaque station service, les gens s’approchent de nous curieux de voir 2 motards et leur chargement surtout qu’on a profité de notre halte à Comodore pour faire des autocollants au nom du blog pour décorer les casques et les motos. Ils en profitent pour nous conseiller des détours sur la route qui valent souvent le coup¡ C’est comme cela que nous dévirons de la Ruta 3, à 30 kms de San Juan pour prendre un chemin de terre qui longe la côte.  Nous voilà rien que tous les 2 et nos montures au milieu d’un paysage de malade. L’endroit est si magique que nous décidons de planter la tente sur la plage et de profiter du coucher de soleil : ça a vraiment bon d`avoir cette indépendance de mouvements¡

DSC07647

DSC07653

DSC07649

Tierra del Fuego, terres australes:

Après une baignade matinale nous continuons notre chemin côtier, parfois sur la plage même, avec la ferme envie de dormir en Terre de Feu ce soir¡ Mais pour cela il va falloir négocier avec les douanes pour arriver à sortir du pays avec les motos. Bien qu`on est déjà réussi à les mettre à notre nom, n’étant pas résidant permanent nous ne pouvons pas sortir du territoire avec une moto argentine. Le conseil est d’éviter la grosse frontière où on n’a apparemment pas de chance de passer et d’essayer une frontière plus flexible vers l’ouest. Le problème est que ça nous fait un bon détour de 150kms et en plus passer par le même chemin à l’aller et au retour. Comme la route a été un peu longue aujourd’hui et surtout qu’on est un peu têtu nous décidons de tenter tout de même notre chance¡¡ Nous arrivons à la frontière et là c’est la déception¡¡¡ Il nous faudra à peine lutter un quart d`heure pour parler au responsable et le convaincre de nous faire une autorisation exceptionnelle pour passer : c’était presque trop facile mais ce soir on dort au Chili¡¡¡¡

Nous avons du mal à réaliser que nous sommes sur la mythique Tierra del Fuego et bien que les paysages soient sublimes le vent glacial et la route difficile nous gâche un peu le moment. Le détroit de Magellan traversé, de retour en Argentine et un dernier col franchi et nous voilà à la ville de la fin du monde (selon les argentins) : Ushuaia¡¡

DSC07687            

         

DSC07692

Nous nous rendons directement au port pour retrouver Makao, le bateau de Katel et Mathieu avec qui on avait RDV fin janvier¡¡ On le trouve relativement facilement mais malheureusement sans son équipage (on apprendra le lendemain qu’ils étaient entrain de dîner sur le bateau d’à côté¡¡¡¡). Nous les retrouverons finalement le lendemain avec un accueil plus que chaleureux. C’est bon de les retrouver, même avec 2 mois de retard et d’être sur ce mythique Makao dont on a commencé à suivre les aventures. Bien que cela fait un moment que nous ne les avons pas vu, nous avons l’impression qu’ils n’ont pas changés : Katel toujours aussi vivante et souriante et Mathieu que nous connaissions moins bien et avec qui nous avons pris réellement beaucoup de plaisir à découvrir. Ils nous proposeront gentiment de nous prendre une journée à bord pour nous déposer à Puerto Williams (la réelle ville la plus australe du monde) sur l’île de Navarino. Mais avant cela il faut prendre un peu de force et rien de tel qu’un bon asado d’agneau accompagné de Fernet¡¡

DSC07693

                  

    3_Mateo_et_Katelita_rep_rent_la_sortie_du_port_d_Ushuaia

Nous voilà donc à Ushuaia, après 3 mois de voyage avec un sentiment paradoxal: c’est en vuelque sorte le premier objectif de notre voyage et en même temps un peu le départ¡¡ Nous sommes au km 3063 (de Buenos aires) le point le plus austral de notre voyage et a plus de 17000 kms de l’Alaska….

31_Bye_bye

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité